
En 2008 l'économie marocaine fait preuve d'une grande capacité d'adaptation et de résistance
L'économie nationale a fait preuve en 2008 d'une grande capacité d'adaptation, de résistance et d'absorption des chocs, qui lui a permis de faire face à une conjoncture internationale difficile, marquée par une flambée historique des cours des matières premières et une crise financière mondiale, qui a eu des répercussions négatives sur les économies internationales les plus puissantes.


Selon le Haut Commissariat au Plan (HCP), le PIB réel a progressé de 6,5 pc au 2-ème trimestre 2008 après un accroissement de 7 pc durant le 1-er trimestre, une évolution de l'économie en phase avec les prévisions du ministère de l'Economie et des Finances, qui table sur un taux de croissance de 6,8 pc pour toute l'année 2008.
Les autorités publiques estiment que l'impact de la crise financière sur l'économie nationale serait modéré et même neutralisés par un système financier national "sain et solide" et une économie en forte résilience comme l'a souligné à maintes reprises le Fonds monétaire international (FMI).
"La performance économique récente du Maroc est favorable grâce à une économie plus diversifiée, une situation budgétaire consolidée et un secteur financier solide. Le Maroc est bien positionné pour poursuivre son développement malgré la conjoncture mondiale difficile", précise le FMI dans son dernier rapport.
Toutefois, si la sphère financière reste à l'abri des turbulences générées par la crise internationale, compte tenu de la solidité du secteur bancaire et du faible degré d'intégration du marché financier au niveau international, il n'en demeure pas moins que les risques de contamination pourraient se propager via quelques canaux de l'économie réelle en relation avec l'évolution de la situation des principaux pays partenaires du Royaume.
Ces répercussions plus ou moins négatives seraient enregistrées essentiellement au niveau du tourisme, des transferts des MRE, des investissements directs étrangers (IDE) et de la demande étrangère adressée au Maroc, ce qui pourrait coûter environ 1 point de pourcentage au PIB marocain en 2008.
Un impact négligeable de l'avis de plusieurs responsables et experts financiers, qui voient plutô t dans le contexte de crise des opportunités réelles pour plusieurs secteurs d'activités marocains.
Dans le secteur du textile-habillement, les stratégies "Sourcing" internationales devraient privilégier les approvisionnements à court terme en petites séries et de proximité. Le Maroc, de par sa position géographique et la capacité de son secteur, est bien placé pour saisir cette opportunité.
Le Royaume est également prédisposé à mieux drainer les IDE, en quête d'opportunités d'affaires meilleures et fructueuses, mais surtout sures et saines, dans un pays engagé dans un programme de réformes audacieuses et de projets d'envergure.
De plus, la crise financière a engendré un effondrement des cours internationaux du pétrole et de plusieurs autres matières premières. Une situation qui profiterait sûrement au Maroc, un pays qui importe la quasi-totalité de ses besoins énergétiques et qui a subit de plein fouet les affres et les caprices d'un marché pétrolier international pour le moins instable et volatile.
Par ailleurs, les retombées positives de la politique sectorielle et les effets cumulés des mesures de politiques budgétaires et fiscales adoptées au cours des années précédentes et celles proposées dans le cadre du projet de loi de finances 2009 seraient à même d'impulser l'activité économique nationale et de stimuler la demande intérieure, qui continuerait de soutenir l'économie nationale, estime le département des Finances.
Ce soutien est renforcé encore plus par la hausse des revenus en milieu rural, l'amélioration du marché du travail, avec un taux de chô mage national sous la barre de 10 pc, la vigueur de la consommation des ménages, avec la progression de 32 pc des crédits à la consommation à fin octobre 2008, et la mise en oeuvre des dispositions du dialogue social.
Concernant l'inflation, son taux a entamé une phase de décroissance. Il a reculé de 4,6 pc au 2-ème trimestre 2008 à 3,9 pc en novembre dernier. Bank Al Maghrib explique cette décélération graduelle des prix par la baisse des cours des biens échangeables, en particulier les produits alimentaires de base importés, sous l'effet du recul des cours des matières premières sur les marchés internationaux.
L'inflation aurait été encore plus forte en l'absence d'une Caisse de compensation dynamique qui a pris en charge une partie de la hausse des prix des produits de base. Les dépenses de compensation ont dépassé, à fin octobre dernier, les prévisions pour toute l'année 2008 (11,8 milliards de dirhams) pour s'élever à 27,2 milliards (MMDH), en relation avec le soutien des prix des produits pétroliers et de ceux des produits de Base.
Ce soutien a intervenu pour 77,8 pc dans la progression des dépenses ordinaires, qui ont augmenté de 16,7 pc à quelque 127,4 MMDH, ajoute la même source.
L'année 2008 a enregistré une amélioration notable de l'attractivité du Maroc et une évolution soutenue de l'investissement, stimulées par les grands projets d'infrastructure engagés dans les différents secteurs, la progression des dépenses d'investissement public et la réalisation d'un niveau appréciable des recettes des investissements et prêts privés étrangers, soit 25,6 MMDH.
Par ailleurs, bien que la situation du déficit commercial persiste toujours, les échanges commerciaux ont été marqués en 2008 par un rythme d'augmentation de la valeur des exportations (FOB) supérieur à celui enregistré par les importations (CAF), soit +32,8 pc contre +30,3 pc, ce qui s'est traduit par un taux de couverture au titre des biens, en amélioration de près d'un point à 48,6 pc à fin octobre dernier.
Cependant, la flambée des cours des produits de base, essentiellement les produits énergétiques, a affecté négativement les balances commerciales énergétique et alimentaire. Le Maroc a importé, à fin octobre 2008, pour 63,5 MMDH de produits énergétiques, en hausse de 46,9 pc, dont environ 28,7 MMDH (+34,5 pc) de pétrole brut, alors que les acquisitions de produits alimentaires ont porté sur 26,3 MMDH contre 20,8 MMDH, une hausse qui s'explique par la progression des achats de blé, de maïs et de beurre, selon l'Office des changes.
Par ailleurs, le profil des finances publiques corrobore la dynamique de l'activité économique en 2008, malgré les régularisations convenues dans le cadre du dialogue social et la hausse des dépenses de compensation, qui sont passées de 13 MMDH à fin octobre 2007 à 27,2 MMDH à fin octobre 2008.
Le département des Finances explique la bonne tenue des finances publiques essentiellement par la contribution positive des recettes fiscales, qui ont progressé de 25,6 pc pour atteindre, à fin octobre dernier, quelque 158 MMDH.
MAP
Mardi 30 Décembre 2008