Air Sénégal: Dakar ne trouve toujours pas de repreneur!
· Le contrat de location de 2 appareils RAM expire fin mars
· La compagnie en difficulté financière
Divorce ou continuité? Après 9 ans de partenariat, Royal Air Maroc (RAM) et Air Sénégal International (ASI) traversent des zones de turbulences. A priori, l’espoir d’ASI de «convoler» avec d’autres opérateurs serait compromis. La compagnie n’arrive toujours pas à trouver repreneur.
Par conséquent et à ce jour, l’Etat sénégalais n’a toujours pas concrétisé son engagement de «reprendre le capital et la gestion d’ASI». La décision de reprise d’ASI par l’Etat sénégalais a été, rappelons-le, jugée «légitime» par RAM. Pourtant, elle a été prise au moment où RAM était en pleine restructuration. «C’est très bien que la compagnie cherche repreneur. Encore faut-il que l’option de ce nouvel entrant soit conditionnée par la reprise du capital et de la gestion ainsi que l’ensemble des garanties de RAM», précise-t-on dans l’entourage de la compagnie.
En revanche, aucune action n’a été entreprise par la partie sénégalaise pour le remplacement des avions qui devaient être restitués au loueur en octobre 2008, RAM en l’occurrence. D’où un manque de visibilité pour la compagnie nationale et qui ne peut poursuivre sa mission de coopération.
Une chose est sûre, fin mars, le contrat de location des deux appareils B737-700 RAM expire. S’il n’est pas renouvelé, RAM s’en ira.
Face à cette situation, la direction de la compagnie a demandé à ses partenaires sénégalais d’établir immédiatement une feuille de route portant sur le transfert d’Air Sénégal International à l’Etat sénégalais afin que le retrait de RAM soit effectif au plus tard le 30 août prochain.
En attendant, RAM se dit disposée à tout mettre en œuvre pour que le transfert se déroule dans les meilleures conditions garantissant ainsi la survie et le développement de la compagnie sénégalaise. Mais si la mise en place de la feuille de route tarde, «il n’y aura plus rien à transférer», avertit le management de RAM. Dans ce cas, prévient-on, la compagnie marocaine «sera contrainte de procéder au retrait de la gestion d’Air Sénégal avant fin mars 2009».
A noter que la situation d’ASI n’a pas manqué d’affecter la confiance des bailleurs de fonds, fournisseurs, banques et clients envers le transporteur national.
Par ailleurs, l’éviction d’Air Sénégal de l’opération pèlerinage 2008 a porté un coup dur à la trésorerie de la compagnie qui avait pris toutes les mesures en affrétant un Boeing 747. ASI a été surprise par la décision des autorités sénégalaises de lui retirer cette campagne sans préavis pour la confier à la société Zam Zam. Selon RAM, cette situation a porté préjudice financièrement à l’ASI. Plus de 2.500 pélerins sénégalais se sont trouvés en rade en Arabie saoudite. Finalement, c’est RAM qui s’est occupé du rapatriement de ces pèlerins.
Pour l’heure, l’accumulation de l’ensemble de ces éléments pénalise lourdement la gestion d’Air Sénégal et entraîne un déficit entièrement pris en charge par RAM.
source:L'Economiste
